Lorsque les politiciens ferment leurs portes à Sherbrooke, les cœurs s’ouvrent à la Palestine
Sherbrooke : Hany Khater - Président de l’Union internationale pour la presse arabe - Canada

Silence officiel et vacarme humain
Dans une rue tranquille de Sherbrooke, la porte était fermée, non pour une raison de sécurité, ni pour une urgence politique, mais pour une « formation », comme l’indiquait un petit papier accroché à la porte du bureau de la députée fédérale Élisabeth Brière.
Mais dehors, la scène n’était pas un exercice, mais une vie réelle.
Des gens portaient une cause, pas un slogan. Des visages appartenant à l’air canadien, mais leurs cœurs restaient suspendus aux portes de Gaza, Naplouse, Jénine et la Cisjordanie… où les bureaux ne ferment jamais.
Ils ne demandaient pas une nouvelle loi, ni un budget, ni une subvention, ni un privilège.
Ils demandaient seulement que la députée qu’ils ont élue les écoute, qu’elle les regarde alors qu’ils se tiennent depuis un an et demi en marge de la rencontre, frappant aux portes du silence au nom de la Palestine.

Khawla, fille de la ville et l’une des fondatrices de « Solidarité Sherbrooke – Palestine », l’a dit simplement pour révéler la trahison du silence :
« Elle est active, elle assiste à tout… sauf à la Palestine. »
Comme si la Palestine n’était pas un événement politique ici, mais une épreuve morale.
Des centaines de signatures ont été recueillies non pas pour faire bouger le parlement, mais juste pour créer un moment de confrontation… que Élisabeth Brière se tienne devant ses électeurs qui ne lui demandent plus des positions, mais le minimum d’écoute.
Mais la porte s’est fermée, et en politique, la fermeture n’est pas une procédure mais un message.
Khawla a ajouté que cette fermeture n’a été annoncée nulle part, ni sur les réseaux sociaux ni sur le site de la députée, juste une pancarte accrochée à la porte indiquant la fermeture du bureau pour formation.
Ce qui est frappant dans ce rassemblement, c’est qu’il n’était pas purement palestinien, ni même seulement à caractère arabe.
Il y avait des juifs et des musulmans, des réfugiés et des citoyens, des gauchistes et des défenseurs des droits… tous portaient la même préoccupation :
« Que l’humanité ne devienne pas une question optionnelle », selon l’expression d’un participant.

Le politicien Raïs Kibonge Le chef du parti Sherbrooke Citoyen, candidat à la mairie de Sherbrooke, a renoncé à tous ses titres et fonctions, et a parlé en tant qu’humain avant d’être politicien, lorsqu’il a dit :
« Je suis ici non pas comme chef de parti, mais comme père, comme réfugié, comme homme qui sait parfaitement ce que ça fait d’oublier sa patrie… Que ta cause devienne une nouvelle parmi tant d’autres, et ta voix un écho inaudible. »
Cet homme, connu parmi les habitants de la ville pour son humanité et son ouverture, n’est pas étranger à la douleur ni aux gens. Sa maison, comme son cœur, ne se ferme à personne. Il est connu parmi les citoyens pour ne pas attendre de rendez-vous pour écouter, mais accueillir chacun — individuellement — et travailler jour et nuit pour la ville et ses habitants, sans relâche ni calcul politique.
Kibonji n’a pas hésité à exprimer sa réserve concernant l’annonce du gouvernement canadien de son intention de reconnaître l’État palestinien, mais il a qualifié cette reconnaissance, conditionnée par des restrictions préalables, de :
« Morale à moitié… Comme si la dignité des peuples avait besoin d’une approbation extérieure pour être accordée ou reconnue ! »
Aux yeux de Kibonji, la justice ne se mesure pas aux déclarations symboliques, mais à l’action honnête. Et tout comme il ouvre sa porte aux gens à Sherbrooke, il exige que les portes s’ouvrent devant un peuple assiégé depuis des années.
Pour lui, être en position de pouvoir signifie être le premier à agir lorsque le droit est écrasé, pas se contenter d’observer la cendre qui monte de loin.
Sylvain, un natif de Sherbrooke, s’est tenu devant le bureau fermé et a déclaré :
« Nous ne faisons pas de la politique, nous essayons juste d’arrêter un crime diffusé en direct. »
Ses paroles semblaient une traduction vivante de la contradiction du moment : qu’un peuple soit tué pendant que les politiciens hésitent à prononcer son nom.
« Nous devons faire pression partout. Chaque voix qui rejoint ce mouvement est une bonne voix, donc le faire devant le bureau d’un membre est tout à fait logique. » Et il a conclu en disant : « Nous assistons à un génocide, et nous devons agir. »

Fabienne Présenté, voix juive en temps de division, a dit ce qui se dit souvent à voix basse :
« Nous sommes contre le sionisme, pas contre quiconque, nous sommes avec le peuple palestinien, non pas au nom de la religion mais au nom de la conscience. »
Ses mots n’étaient pas un défi mais une purification d’un esprit politique alourdi par le mensonge et la complicité.
Au milieu de cette effervescence, un rapport a été publié confirmant que les armes n’ont pas cessé, bien que le gouvernement canadien ait dit le contraire.
Ici, le silence devient plus traître que les mots, et la « neutralité » se transforme en complicité dans le meurtre.
Élisabeth Brière n’a pas assisté.
Mais la question qui résonnait dans les yeux des manifestants n’était pas son positionnement sur la Palestine.
Elle était plus profonde :
Nous représente-t-elle ? Ou représente-t-elle des intérêts que nous ne connaissons pas ?
S’est-elle tue par peur ? Ou parce qu’elle ne voit rien dans leur cause qui mérite une réponse ?
Peut-être que la députée n’a pas de réponse.
Mais ceux qui se sont tenus dans la rue portaient quelque chose de plus important que la réponse :
Ils portaient une voix qui n’a pas besoin d’autorisation parlementaire.
Une voix qui sait que le silence en temps de massacres n’est pas neutralité mais un crime documenté.
Hany Khater a ajouté : Le silence politique n’est pas neutralité… L’Égypte refuse le déplacement et préserve ses frontières
Hany Khater, président de l’Union internationale pour la presse arabe – Canada, a affirmé que les efforts sincères faits par un cœur qui bat pour l’humanité représentent un devoir moral sans neutralité, et a ajouté que le silence politique face à ce qui se passe en Palestine n’est pas simplement une absence de position mais un message en soi, insistant sur le fait que la politique ne se fait pas au hasard mais par des étapes étudiées et planifiées à l’avance.

Dans un contexte lié, et à la porte du poste-frontière de Rafah, le journaliste égyptien Ashraf Jaber était présent pour voir la réalité de ses propres yeux au milieu des allégations répétées selon lesquelles l’Égypte aurait fermé le poste et empêché l’entrée d’aides dans Gaza.
Lors d’un appel téléphonique avec M. Hany Khater, Jaber a témoigné directement de ce qu’il avait vu, confirmant que ce qui se dit sur la fermeture du poste n’est rien d’autre qu’une campagne médiatique organisée menée par des parties hostiles à l’Égypte et à la cause palestinienne, en tête desquelles l’occupation israélienne et certains médias liés aux Frères musulmans, dans le but de discréditer la position égyptienne et de saper son soutien historique et constant à la cause palestinienne.
Ce que révèle la réalité sur le terrain, tel que documenté par le journaliste Ashraf Jaber à la porte du poste de Rafah, ne laisse aucun doute :
Ce n’est pas l’Égypte qui impose le véritable siège et ferme les routes aux convois d’aide, empêchant l’entrée des médicaments, de la nourriture et du carburant à Gaza, mais l’occupation israélienne.
L’occupation contrôle effectivement les points de passage de l’autre côté et applique des politiques de famine et d’étouffement collectif tout en lançant ses trompettes médiatiques pour déformer l’image de l’Égypte et falsifier les faits.
Il est facile d’imputer la responsabilité au voisin alors que la main qui ferme réellement n’est pas celle à la frontière égyptienne mais celle israélienne qui a toujours utilisé le siège comme une arme militaire et psychologique en profitant de la confusion médiatique pour cacher la vérité derrière un nuage de mensonges.
Ce qui rend la situation plus grave, c’est que cette campagne de dénigrement ne vise pas seulement à saper la position de l’Égypte, mais à vider la cause palestinienne de ses alliés naturels, à perturber l’opinion publique arabe et à présenter l’occupation comme une partie « assiégée » au lieu d’être le bourreau qui assiège un peuple désarmé depuis longtemps.
Pendant sa présence, Jaber a mené une brève interview avec le général Dr. Khaled Mogaour, gouverneur du Nord-Sinaï, qui a affirmé de manière catégorique que le poste-frontière de Rafah, côté égyptien, n’a pas été fermé depuis le 7 octobre jusqu’à aujourd’hui.
En réponse directe à une question sur la possibilité d’un affrontement militaire entre l’Égypte et Israël, la réponse du gouverneur fut claire et décisive :
« Quiconque pense – ne serait-ce qu’une pensée – pouvoir s’approcher de la frontière égyptienne doit se préparer à une surprise qui étonnera le monde. Ce n’est pas une déclaration émotionnelle, mais le fruit d’une réalité pratique ; j’ai servi dans les forces armées égyptiennes pendant 41 ans, j’ai été commandant de la deuxième armée de campagne, puis chef des renseignements militaires pendant trois ans et demi. »
Le gouverneur a également rassuré le peuple égyptien que les frontières du pays sont entièrement sûres, et que l’État égyptien avec toutes ses institutions ne permettra à aucune entité de porter atteinte à sa sécurité ou de violer sa souveraineté.
Cette déclaration reflète clairement la position égyptienne opposée aux politiques de déplacement forcé systématique des Palestiniens, ou à toute tentative de liquidation de la cause palestinienne par la pression ou l’expulsion. Elle reflète aussi la détermination de l’État égyptien à faire face fermement à toute tentative de modifier la réalité géographique ou démographique dans la bande de Gaza au détriment de la souveraineté égyptienne ou des droits historiques du peuple palestinien.
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