Quand l’Occident se lave les mains dans le sang … et que les Arabes se taisent sur la vérité : une lecture des positions ambivalentes face à l’agression de l’entité sioniste occupant

Par : Dr. Hany Khater

Arabic 

À une époque où les complots se sont multipliés et où les masques sont tombés, la Palestine est devenue une épreuve de conscience et un thermomètre des positions, tandis que Gaza est massacrée et que sa population est déplacée, les masques tombent, révélant qui soutient la vérité et qui la marchande.

Au milieu des transformations rapides de la scène internationale, les déclarations occidentales, en particulier européennes, dominent les gros titres, brandissant pour la première fois depuis des années la possibilité d’imposer un embargo sur les exportations d’armes vers Israël — une étape longtemps attendue, mais qui, par son timing et son contenu, soulève plus de questions qu’elle ne suggère un véritable changement dans les positions politiques.

Pendant deux ans d’agression israélienne barbare contre le peuple palestinien, les capitales occidentales n’ont ménagé aucun effort pour apporter un soutien inconditionnel à Tel-Aviv, qu’il soit militaire, diplomatique ou médiatique. Une agression ni passagère ni limitée, mais prenant la forme d’une campagne systématique qui a tout détruit sur son passage : des milliers de martyrs, des massacres horribles documentés par des caméras, un déplacement forcé ayant touché des centaines de milliers, et une désintégration de sociétés entières à travers la destruction des infrastructures et de la société civile.

Malgré tout cela, certains décideurs occidentaux apparaissent aujourd’hui avec un ton différent, essayant de montrer un soudain réveil humanitaire dans leur politique envers Israël. Mais la vérité est que ce « réveil » intervient après que le sang ait coulé de façon irréfutable, et que les peuples occidentaux ont pris conscience de l’ampleur de l’implication dans laquelle leurs gouvernements ont été entraînés, ce qui place ces mouvements sous le microscope du doute.

Les crimes de l’occupation ne se limitent pas aux territoires palestiniens. L’agression israélienne contre le Liban a touché plus de 50 % de son territoire, tandis que la présence militaire s’est étendue en Syrie à plus de 35 % de son territoire après l’occupation du Golan. Tout cela s’est produit sous couverture internationale, voire avec un soutien direct ou, au minimum, un silence complice.

Aujourd’hui, on demande aux victimes — à nous — de détourner le regard de cinq cent mille martyrs, des corps toujours sous les décombres, des mères devenues veuves, des enfants déplacés ou orphelins, et des sociétés effacées de la carte. On nous demande d’oublier simplement parce que certaines puissances ont soudain décidé d’adopter une « nouvelle position », sans excuses, sans comptes à rendre, et sans garanties de non-répétition.

À mon humble avis, ce que nous voyons n’est pas une transformation morale, mais une tentative de reformuler le récit : refaire d’Israël une victime après qu’elle ait été le bourreau, préparant une scène finale planifiée où le tueur est moralement blanchi et la victime abandonnée aux marges de l’histoire, sans voix.

En tant qu’individu engagé moralement, nationalement et humainement, je rejette ce polissage systématique et tiens la communauté internationale pour responsable de ce qui s’est passé. Je rappelle que la mémoire arabe et internationale n’est pas courte : les images des victimes, les gémissements des blessés, le froid qui a tué des enfants dans les tentes de déplacés, les bombardements d’hôpitaux, les enfants, les femmes et les personnes âgées — tous civils — restent des preuves irréfutables que l’ennemi n’a pas changé.

Israël, en tant qu’entité coloniale, restera dans la conscience arabe et mondiale un ennemi de la vérité, de la liberté et de l’humanité. Toute tentative d’embellir le visage de l’occupation est une trahison du sang des innocents. La position authentique de l’Égypte ne permet pas d’oublier les martyrs, ni de pardonner les blessures où la dignité a été humiliée et le sang versé au nom de la « paix ».

Au moment où Gaza subit les formes les plus atroces d’agression, à un moment décisif de l’histoire de notre nation, l’Égypte a choisi d’être le roc contre lequel se brisent les plans de déplacement et de liquidation. Elle a refusé d’être un couloir pour l’extraction des habitants de Gaza de leur terre. Elle ne s’est pas pliée aux pressions du monde ni aux tentations des accords. L’Égypte a refusé d’être un témoin silencieux d’une nouvelle Nakba. Elle a fermé ses portes aux plans malveillants et a résisté au chantage politique et médiatique pour protéger la terre, l’identité et le droit.

Alors que les capitales arabes étaient absorbées par des calculs étroits, certaines courant vers la normalisation et le rapprochement avec l’ennemi, l’Égypte, seule, s’est dressée, défendant et assumant la responsabilité historique.

Où sont les autres Arabes ? Où sont les États qui prétendent soutenir la cause ? Des discours enflammés, des conférences médiatiques, des déclarations qui ne nourrissent ni ne protègent, tandis que le peuple de Gaza saigne et que le peuple égyptien fait face dans le silence et la patience. Le Golfe est absent, le Maghreb silencieux, et le Comité de Jérusalem et son président sont invisibles sauf par leurs titres — aucun communiqué ne se fait entendre, le monde regarde… et la trahison est trop grande pour être pardonnée.

En cette ère de défaite morale, l’Égypte reste une voix libre et vivante face à la tempête. Elle a refusé d’être complice du déplacement ou témoin d’une nouvelle Nakba. Malgré les crises… malgré les pressions… elle a dit « non », a supporté les pressions internationales, a affronté le chantage, et reste debout, défendant, résistant, contrecarrant les plans, un à un. Elle ne reculera pas, ne négociera pas, et n’ouvrira pas un passage à un déplacement ou à une traversée suspecte. Elle a fermé la route à un complot qui visait à faire du Sinaï une patrie de remplacement, devenant le premier rempart, non seulement pour les habitants de Gaza mais pour toute la cause, malgré les crises et les pressions internes.

Pendant que les Arabes, ou plutôt ceux qui prétendent l’être, se cachent, couvrent le régime sioniste et les États-Unis de trillions de dollars, vivent dans l’opulence, se prosternent et calculent mille fois avant de défier le « grand voyou » qui a fait de la normalisation un honneur, du silence une sagesse, et de la capitulation une politique.

Où sont-ils ? Où sont ceux qui se disent défenseurs de la cause à l’étranger ? Ils collectent des dons pour eux-mêmes et leurs proches, se contentant de discours, tandis que leurs proches à Gaza sont massacrés et que les fils de l’Égypte portent seuls le fardeau de la défense.

Où est le Golfe ? Où sont les pays du Maghreb ? Où est le Comité de Jérusalem et son président ? Des slogans retentissants, des postes honorifiques qui ne nourrissent pas un affamé et ne protègent aucune terre.

Dieu me suffit, Il est le meilleur garant… contre tous ceux qui ont trahi, comploté, gardé le silence face à la vérité, et contre tous ceux qui ont marchandé la cause, laissant Gaza saigner et l’Égypte combattre seule.

Personne ne fait réellement face, sauf l’Égypte.


Discover more from الاتحاد الدولى للصحافة العربية

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

هانى خاطر

Le Dr Hani Khater est titulaire d'un doctorat en tourisme et hôtellerie, ainsi que d'une licence en journalisme et communication. Il occupe actuellement le poste de président de l'Union internationale de la presse arabe et des droits de l'homme au Canada, et assure également la direction de la rédaction du site de l'Union internationale de la presse arabe ainsi que de plusieurs autres plateformes médiatiques. Le Dr Khater possède une vaste expérience dans le domaine du journalisme et des médias. Il est reconnu comme journaliste et auteur spécialisé dans la couverture des questions de corruption, des droits de l'homme et des libertés publiques. Ses travaux mettent en lumière les problématiques essentielles touchant le monde arabe, en particulier celles liées à la justice sociale et aux droits civils. Au cours de sa carrière, il a publié de nombreux articles dénonçant les violations des droits de l'homme et les atteintes aux libertés dans plusieurs pays arabes, tout en abordant les questions de corruption généralisée. Son style journalistique se distingue par son audace et sa transparence, visant à sensibiliser l'opinion publique et à contribuer à un changement positif. Le Dr Hani Khater croit fermement au rôle fondamental du journalisme en tant qu’outil de changement, le considérant comme un moyen de renforcer la pensée critique et de lutter contre la corruption, l'injustice et les abus, dans le but de construire des sociétés plus justes et équitables.

Laisser un commentaire

🔔

أهم الأخبار

error: Content is protected !!
دعنا نخبر بكل جديد نعــم لا شكراً
العربيةالعربيةFrançaisFrançais